Notre culture e-marketing se nourrit de success story, de tendances, de bad buzz, de scoops technologiques…en bref de paillettes et trop rarement invite a « faire réfléchir».
Près de 3 millions de résultats
peuplent la toile rien que sur la requête « webmarketing ». L’Abbé
Pierre, Tchernobyl ou Omar Sy ne font même pas mieux…c’est dire !
D’ailleurs, je
m’interroge...
Est il raisonnable de penser qu’une définition singulière
du e-marketing permette d’être représentative de l’activité de chaque
lecteur de ce blog ?
Autrement dit : existe t-il une définition unique
du « e-marketing » ?
Wikipédia semble pour sa part avoir
tranché, la lourdeur syntaxique finissant d’écraser les désirs
d’accessibilité : “Le E-marketing, autrement dit, cibermarketing,
marketing 2.0, netmarketing, webmarketing ou alors cybermercatique
constitue la combinaison des techniques…”.
Une belle définition qui ne va pas faciliter la bonne compréhension du métier auprès de ceux qui n’ont pas encore basculé du bon côté de la force.
Une belle définition qui ne va pas faciliter la bonne compréhension du métier auprès de ceux qui n’ont pas encore basculé du bon côté de la force.
Le e-marketing ne serait donc pas « un petit flocon unique et merveilleux » ?
Premier constat, il revêt des
noms incroyablement différents, rivalisant de subtilités sémantiques.
Webmarket, cybermarketing, marketing online…faudrait il conclure que
nous vivrions donc tous le e-marketing différemment ?
Il est tout autant une fonction support dans
certains secteurs, qu’un outil de conquête, de services BtoB, de
relation client ou un outil de personnal branding dans d’autres.
Différentes formes de business…donc de
problématiques…et pourtant, on ne retrouve dans les médias et chez les
leaders d’opinion que les même réponses ? Les même tendances ? Les même
interrogations existentielles sur l’avenir de Facebook, ou les nouveaux
usages funky du QRCode dans le métro Sud Coréen ?
En parler participe à construire notre culture…mais soyons honnête, peu d’entre nous seront amenés à proposer un mur de QRCode comme levier de conquête dans leur business…
En parler participe à construire notre culture…mais soyons honnête, peu d’entre nous seront amenés à proposer un mur de QRCode comme levier de conquête dans leur business…
Je suis un grand consommateur d’infos
issues des blogs d’analyse e-marketing, et je pense qu’ils sont
incontournables. Leurs analyses permettent de mieux appréhender les
usages, les tendances, les bonnes pratiques de notre métier. Ils sont le
liant inébranlable des professionnels du e-marketing et participent de
façon brillante à structurer notre discipline et stimuler la créativité.
Mais parce que le e-marketing modifie en
profondeur les règles du jeu, j’aimerais aussi entendre un autre
discours, propre à responsabiliser notre devoir de conseil et de
préconisations. Notre profession implique de garder un regard critique
sur les nouveautés et évolutions. Or notre culture e-marketing se
nourrit de success story, de tendances, de badbuzz, de scoops
technologiques…en bref de paillettes et trop rarement se risque à
« faire réfléchir ».
Si le Web est un révélateur de talents,
il faut également que l’on cultive un pré-requis indispensable à
n’importe quelle stratégie E-marketing : l’analyse. Or loin des
paillettes, le quotidien du online marketing manager a également une
toute autre facette : celui de traiter des sujets qui ne font
pas de bruits, qui ne révolutionneront pas notre usage des médias, ni
nos pratiques…mais qui amènent de vraies réponses à des problématiques
business, sociales, politiques…réelles.
De la même façon que le
décideur avec qui je discutais m’avait invité à venir voir une
répétition de son groupe, pour toucher du doigt le vrai rock, le
e-marketing doit lui aussi proposer un côté moins aseptisé.
Trop se concentrer sur les outils, c’est participer à flouter les frontières entre des métiers et des problématiques distinctes: le e-marketing, c’est du marketing, ce n’est pas du commerce ou une stratégie digitale transversale. Il en pose les bonnes conditions…mais ne doit être vampirisé par l’infini des problématiques d’entreprise. C’est un autre métier, celui de directeur de la stratégie digitale.
Trop se concentrer sur les outils, c’est participer à flouter les frontières entre des métiers et des problématiques distinctes: le e-marketing, c’est du marketing, ce n’est pas du commerce ou une stratégie digitale transversale. Il en pose les bonnes conditions…mais ne doit être vampirisé par l’infini des problématiques d’entreprise. C’est un autre métier, celui de directeur de la stratégie digitale.
La bataille contre le « euh-marketing » ne fait que commencer...
Pour sortir du "folklo" ambiant, nous
pourrions commencer par ré-établir une réalité que nous avons parfois
tendance à occulter : le e-marketing n’est pas une réponse globale, et
il n’est pas encore majoritairement intégré par les entreprises.
De nombreux décideurs, en bonne
connaissance de leur marché, considèrent qu’Internet n’est pas une
réponse à leurs problématiques. Ce n’est pas un hasard, ni un problème
de coûts, si en 2009, seulement 54% des entreprises françaises possédaient un site Internet, avec des variations fortes selon les secteurs d’activité, et la taille des entreprises.
Un premier challenge pour les
acteurs du e-marketing semble bien de devoir se lancer dans ces
business, et étudier quelles solutions personnalisées et adaptées
pourraient être apportées. Ne focalisons pas sur les
mastodontes des marchés BtoC !
Mais un deuxième enjeu me paraît tout aussi important…c’est la qualité des dispositifs e-marketing mis en œuvre sur certains secteurs. Dans de trop nombreux cas, on retrouve un patchwork des success story de l’année écoulée, et certaines stratégies e-marketing ressemblent étonnamment aux top 5 des articles les plus consultés de nos blogueurs favoris. Tout comme la junk-food a construit son succès sur le quasi pré-mâché, les outils starifiés et les dispositifs pré-pensés poussent à la mise en place de junk-strategies.
Mais un deuxième enjeu me paraît tout aussi important…c’est la qualité des dispositifs e-marketing mis en œuvre sur certains secteurs. Dans de trop nombreux cas, on retrouve un patchwork des success story de l’année écoulée, et certaines stratégies e-marketing ressemblent étonnamment aux top 5 des articles les plus consultés de nos blogueurs favoris. Tout comme la junk-food a construit son succès sur le quasi pré-mâché, les outils starifiés et les dispositifs pré-pensés poussent à la mise en place de junk-strategies.
Ainsi, au final, Facebook traîne son lot
de fan pages d’entreprises à 15 abonnés, les QRCode fleurissent sur
toutes les documentations sans support mobile adapté derrière, et le
taux d’abandon des sites Internet des petites entreprises reste un
indicateur inquiétant.
Nous avons un outil de développement de
business extraordinaire, à la condition de se poser les bonnes
questions. C’est ce que j’aimerais proposer dans les prochains articles
si vous le voulez bien : découvrir la diversité de formes, de façon de
mettre en oeuvre, de penser ou encore de mesurer le e-marketing.
Analyser ensemble quelle place le e-marketing tient dans différents business ? Comment le e-marketing influence t-il les organisations ? Comment fait il évoluer les stratégies ? Est il la solution à tous les enjeux marketing ? Le e-marketing remplacera t-il définitivement le marketing de demain ?
Analyser ensemble quelle place le e-marketing tient dans différents business ? Comment le e-marketing influence t-il les organisations ? Comment fait il évoluer les stratégies ? Est il la solution à tous les enjeux marketing ? Le e-marketing remplacera t-il définitivement le marketing de demain ?
Toutes ces questions, je pense que nous
pourrions les traiter au fil de l’eau, grâce à des études de cas, ou des
partages d’expérience.
Découvrir non pas de nouveaux outils,
mais des problématiques différentes, formuler des hypothèses, se
construire nos convictions…bref construire notre propre expertise.
Personne n'a forcément le talent nécessaire pour prédire les tendances de 2012, mais développer
une culture de « la bonnes question » me paraît pour autant être un
challenge aussi prometteur que nous devrons tous relever dans nos
carrières.
Audiard dans un de ses films avait écrit : « un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche ».
Audiard dans un de ses films avait écrit : « un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche ».
Sources: