Les nouveaux modes de consommation de
l’information, et parmi lesquels les réseaux sociaux, génèrent tout à la fois
dilution des audiences, désintermédiation et gratuité, remettant ainsi en cause
les fondamentaux mêmes du modèle économique des médias historiquement basés sur
la tarification de l’accès à l’information et la monétisation des audiences
grâce à la publicité.
Jamais les moyens de communication n’ont été aussi
nombreux et n’ont rendu l’accès à l’information plus facile, plus immédiat et
dans presque toutes les circonstances qu’aujourd’hui : où que nous soyons, quoi
que nous fassions, nous sommes dorénavant en capacité d’accéder instantanément
à n’importe quelle information.
Pour une
fois les futurologues ne se trompaient pas quand ils nous prédisaient le
passage de la société de consommation à la société de l’information ! En effet,
et pendant que l’on se désole du déclin de notre marché intérieur automobile et
que l’on s’épuise à vouloir relancer la « consommation des ménages », rien, pas
même la crise ni l’anxiété ambiante, ne semble vouloir freiner notre appétit
vorace pour l’information sous toutes ses formes et ses nouveaux outils que
sont smartphones, tablettes et autres écrans connectés. A tel point que les marques
les plus présentes dans la vie des Français sont désormais Google, Facebook et
TF1, devant toutes les marques de produits de consommation courante (2). Du
jamais vu !
Nous sommes ainsi passés, et en moins d’une décennie,
d’une société de consommation de produits manufacturés à une société
d’hyperconsommation d’informations qui, paradoxalement, met aujourd’hui en
danger l’économie des médias telle qu’elle s’était organisée au fil du temps.
En effet,
les nouveaux modes de consommation de l’information, et parmi lesquels les
réseaux sociaux, génèrent tout à la fois dilution des audiences,
désintermédiation et gratuité, remettant ainsi en cause les fondamentaux mêmes
du modèle économique des médias historiquement basés sur la tarification de l’accès
à l’information et la monétisation des audiences grâce à la publicité.
Dans le même
temps, et c’est heureux, de nouveaux modèles de financement émergent à la
faveur de ces mêmes changements, et de nouvelles opportunités se font jour.
C’est ainsi que les éditeurs de contenus s’emparent progressivement des réseaux
sociaux pour développer de nouvelles formes de contacts avec leurs
utilisateurs. Des réseaux sociaux qui offrent l’opportunité de toucher une
audience élargie et qui proposent une relation différente, plus
personnelle et plus interactive avec le consommateur. Entre fidélisation des
clients, enrichissement de l’expérience utilisateur, élargissement de la base
de lecteurs, renforcement de la visibilité et de la notoriété de la marque et,
in fine, monétisation du contenu, la « socialisation » de la consommation de
contenus ne manque pas d’offrir des opportunités nouvelles aux médias
traditionnels. Restent néanmoins posées, les questions de la transformation de
ces derniers, de l’évolution de leurs modèles économiques et du partage de la
valeur avec les réseaux sociaux. Des défis que, et toute évidence, tous ne
pourront pas relever.
(1)Assises
de la Convergence des Médias – Aromates –Idate – Maison de la Chimie – Paris –
Jeudi 20 décembre 2012 - http://convergencemedias.aromates.fr/
(2)
Baromètre Havas Média – CSA, novembre 2012.
Source : Le cercle -08/11/2012 Jacques Marceau
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